Je vous fait la segunda parte en différée pour que ce soit plus digeste... Et donc entre matchs de foot, balades à Tigre (photo), ferias (marchés fourmillants d'artisans le weekend dans plusieurs quartiers de la ville, le mini-paradis de fille ou l'épreuve du garçon qui suit la fille), petits bars et restau, concerts comme Manu Chao en folie énormissime dans une foule de gens nus (torse seulement je vous rassure, mais étant en hauteur l'illusion fut trompeuse!), et bien retrouvage de Grégoire et cherchage de nouvelle demeure. Parce que le ricain crétin non merci, et je rappelle que notre appart avait pas d'espace commun. On est donc parti pour se trouver un foyer en coloc avec des latinos, mais c'est plutôt délicat vu que c'est pas vraiment quelque chose de culturel de vivre en coloc pour les Argentins. Et après avoir vu plusieurs trucs on est tombé sur une maison de malaaaade, toujours à San Telmo mon fief (mon auberge de jeunesse était à deux maisons de mon appart, lui même à 7 maisons de notre nouveau chez nous!), deux étages de maison, avec deux terrasses, parrilla (barbecue argentin en gros même si les puristes trouveront ça reducteur), plantes vertes en mode jungle, chat qui a élu domicile parmi nous, et plein d'espaces communs pour le coup! Cuisine géante façon c'est la provence, salon, mezzanine, couloir, étage avec re salon et cuisine, pour la parrilla vous comprenez. Et on est nous, un italien, un autre italien, une américaine, une allemande et son copain en séjour pour 3 mois, et c'est rudement chouette! J'étais pas trop pour quelque chose de délirikoerasmus, mais c'est différent de l'Australie, ça se goupille comme ça, et les gens sont très cools! Donc on tente! Et j'ai plein de temps pour profiter de la demeure, parce que mon stage est définitivement très très tranquille. Déception. Debriefing en rentrant. A voir comment ça va se décoincer... mais en attendant j'ai décidé de profiter à côté. J'ai demandé à être bénévole dans un festival de ciné, et je vais donner un coup de main à un gars trop intéressant que j'avais rencontré sur un festival en France, qui a une cinétèque (comme une bibliothèque mais de cinéma), et que je vais assister dans du boulot d'archive et sur des projets qu'il mène. Et à côté je profite du coup, je reprends la danse, je rebouge et ressors maintenant que mon ventre se répare, et je me laisse pas abattre! Mais des fois je suis un peu fatiguée d'être en lutte quand même. Certes c'est autre chose que l'Australie qui prend encore beaucoup de place, mais là je me reforge un bon coup avec tout ça! En bref voilà pour le rattrapage de nouvelles, je suis donc comme en vacances éternelles ici, je vais bien mieux et ça va continuer, et j'ai l'intention de profiter de toute cette chouette ville!
lundi 16 mars 2009
Chapitre 2: je rattrape le retard!
Ouhouuuu, très longtemps que je n'ai pas donné de nouvelles par voie bloguistique... Pour synthétiser tout ce retard, procédons par étapes. Tout d'abord veuillez trouver en diaporama des débuts de photos de Buenos Aires, et ça c'est rudement chouette! Sinon en gros moi ici, hmmm commencons. Raison de mon absence, entre autres, j'ai été bien malade et j'avais pas du tout envie d'écrire en apitoiement de moi même. Je sais pas trop ce qui c'est passé mais bref j'ai le bide tout fragile depuis l'Inde, la Bolivie n'a rien aidé, et j'ai du me choper quelquechose ici (les argentins ont pour bonne coutume d'éteindre les frigos des supermarchés chaque nuit, et leur eau courante est dans le top 10 des plus pourries, une bonne base...). Sauf qu'on m'a trimbalé d'hôpital en hôpital sans trouver ce que j'avais pendant quasi un mois et demi (et sans me soigner donc), et c'était pas la teuf. J'étais très très minie, régime à base de riz et de seven up (pas de cocaaaaa! Attention dit le médecin! Très mal le coca! Mauvais sucre! Par contre seven up très bon, y'a seven trucs qui remontent dans les bulles et ça c'est bien pour ta diète... Véridique! Ca s'apprend à la fac parait-il et c'est BA SI QUE.) Et donc phase relou et pas drôle du tout où j'ai pas trop pu aller travailler au début, étant donné que mon effort maxi c'était d'aller m'acheter des carottes en bas de chez moi et après ça j'étais lessivée comme après une rando, et truc qui prend de la place parce que c'est juste omniprésent. J'ai commencé à vraiment péter un cable sur la fin parce que ça me rendait mal de passer ma vie au milieu des tuberculeux et autres séropositifs, je suis beaucoup trop une éponge pour encaisser tout ça. Donc j'ai arrêté d'y aller. Surtout que j'ai tenté l'hôpital public, gratuit, où ils sont forts, mais c'est juste surloooong! J'ai attendu 6h pour voir quelqu'un qui m'osculte, et après pour faire des analyses il fallait attendre deux mois (pour les faire, donc encore plus pour les résultats et encore plus pour le diagnostic!). Je me suis donc fait, après deux hôpitaux publics qui se renvoyaient la balle, un troisième, privé cette fois, et ça m'a rendue malade rien que d'y aller encore, parce que j'en pouvais plus et voir des riches malades, enfin ce contraste énorme ça m'a donné la nausée. Le privé a la particularité d'être très rapide, mais trèèèès trèèèèèèèès cher, donc y'a plutôt intérêt à avoir une assurance de bâtard ou percer ton portemonnaie jusqu'à la fin des temps. Et le truc c'est que là, c'est des péteux malades avec des colliers de perles, et les gens de l'hôpital ont pas grand chose d'humain ou de compatissant. Il faut de l'argent point. Beuuurk et rebeuuurk et aaaaah je veux plus jamais y'aller! J'ai fini par y voir un sixième médecin qui m'a expliqué que vu qu'on avait pas soigné ce que j'avais au début maintenant c'était pire (d'où évanouissements et vomissements en bonus). Mais maintenant ça devrait être tout bon, j'ai mangé des médocs pour aider mon corps trop petit pour se défendre et là c'est reparti! Ce fût un moment de lutte interne intense entre moi et moi encore une fois, et le moi qui veut être fort et aller bien est en phase de mettre l'autre ko!
Cependant, comme une phase merdique est par définition globale, je me suis aussi fait voler mes affaires dans le métro sans rien voir de nada (mais j'ai toujours mon passeport en ma possession aaauuuf!), et mon coloc américain, a été remplacé par un autre américain, boulet d'entre les boulets, et même connard d'entre les connards si j'ose. L'homme (oui c'est un homme de 38 balais, bien qu'il paraisse pire qu'un ado rebelle perdu et crétin de 15 ans), est arrivé, et au bout de deux heures je l'aimais pas. Je me suis dit, ooh mon garçon, je suis plutôt amie du genre humain, et toi je te sens pas, hmhm à voir... Il s'est avéré que c'est l'exemple type du gars relou qui prend de la place, bouffe le frigo des autres et leurs dentifrices sans scrupules, joue de la guitarra (moche) le mercredi à 4h du mat, m'assassine quand je finis par plus en pouvoir et gentiment lui dire de baisser d'un ton dans cet appart non insonorisé argentin (j'entends quand il tape à l'ordi), et m'explique le lendemain que c'est un artiste (qui essaye de jouer greenday aaaaaargh) et qu'il a mal réagit « parce que tu vois c'est comme quand tu fais l'amour et que ta mère te surprend en ouvrant la porte »... LOLADE!!!! Bref, la chose est qu'il a recommencé le lendemain, et les jours suivants, avec en prime le concert de ses ébats sexuels où il hurle comme un porc, et non merci je veux paaaas arghblblbl dégueu. Bref, un jour j'ai craqué, m'étant fait tirer mes affaires la veille j'en pouvais plus, je lui ai dit avec diplomatie, et au final c'était à moi de me casser si j'étais pas contente parce qu'il avait l'intention de vivre comme ça de toda manera l'enfoiré. La chose est que ma coloc allemande cool mais qui se prennait la tête avec lui aussi partait en Bolivie le lendemain, et bref à la fin j'ai trop eu les jetons il a été trop horrible et ses yeux me disaient « je vais t'étrangler je vais t'étrangler ». Aaahahaha.
Et je suis partie trois jours après à Mendoza en anticipé voir Baptiste et Simon et retrouver mon fiancé puisque c'était comme ça. C'était très chouette de se retrouver tous, j'ai peu vu la ville de Mendoza en soi vu qu'on a plutôt gaiement festoyé, mais c'était bien riant. On a quand même été voir un match de Godoy Cruz grandiose, mon deuxième match de foot en live en moins d'une semaine après celui de la Boca à Bs As! C'était énorme d'ailleurs ce match, jsuis pas assez experte en matière footballisitique, mais grand truc de diiiingue, j'étais dans le popular de la Boca, au milieu des banderoles et autres gens bariolés, à côté des tambours, et c'est limite plus une fête géante qu'un événement sportif! Tout le monde chante et danse aux couleurs de l'équipe, c'est blindé de monde, potentiellement dangereux (des gens aux couteaux se baladent pour voler appareil photo et autres portesous, et puis le foot ici, c'est quand même essentiellement une histoire de mafia), mais tellement énoooorme!!! Aaah j'ai trop aimé, ça me convient tout à fait comme type de match vu que y'a autant à regarder sur le terrain que dans les tribunes!
samedi 7 février 2009
Chapitre 1: ma nouvelle maison
vendredi 30 janvier 2009
Argentine tadaaam
Bon, de une je vais faire des messages plus petits parce que le dernier message fait un peu pavé indigérable (même s'il y avait matière et rebondissements!), et je me mets à écrire plus long que Baptiste donc ça va pas, je vole la place du maître. De deux je vais faire un petit bond temporel, et vous raconter un peu mon début de nouvelle vie argentine. Certains me demandent comment je vais si je suis entière, dors dans un lit, si je stage ou danse le tango, donc ouii je vais bien, je vous fais un petit topo, et puis je vous raconterai la Bolivie après parce que c'est gros et génial donc ça prend du temps! Mais en exclu les photos sont sur le diaporama... Et à ce propos je vais devoir supprimer des bouts d'Australie parce que mon « hôte » veut pas héberger trop de photos... Bref. Argentiiine! Vous pouvez actualiser vos blogs ça y est j'y suis! Tadaaaam! Nouvel ailleurs: Buenos Aires, et puis plus ou moins toute l'Amérique Latine allez zou.
mardi 27 janvier 2009
Le trajet sans fin
jeudi 15 janvier 2009
Retour en France...
Semaine angevine, retrouvage de gens, et atterissage très lent. Je traversais la rue en regardant du mauvais côté, me rappelait ce qu'était le français... Mais j'étais chez moi, dans ma maison, avec ma famille, dans ma chambre, avec mon chat, et bref tous ces petits repères/racines essentiels qui font que ça aide à pas trop se perdre. Mais complètement flottante, très contente, mais toujours pas consciente que non je retournais pas à Melbourne la semaine d'après. J'arrivais juste à voir du très court terme, où il s'agissait surtout de jongler entre Angers et Rennes, voir mes gens, et faire mon rapport de stage. Après je savais bien que y'avait l'Argentine rationnellement mais ça me semblait très loin! Petit jonglage donc qui a filé à une vitesse folle, retrouvage de l'IEP sans ma promo (à vous tous et baaaah ça fait bizarre on est grave perdu!), sessions JakFauv et rapport de stage, retrouvage des premières années qui sont deuxièmes maintenant (mais vous resterez toujours les premières années!), petits concerts, bars rennais, retrouvage d'Etienne aussi qui on ne sait pourquoi errait dans la bu, et aaah je croyais passer inaperçue et connaître plus personne, et bah raté j'ai juste rien vu venir et traversé la bu en courant pour m'échouer dans ses bras en pleurant! Trop fou..! Merci de me prévenir la prochaine fois quand même, je suis pas cardiaque mais quand on croit que tout le monde fait sa vie très loin et qu'on est comme un ovni en transumance, le dernier truc auquel on s'attend c'est croiser ses potos! Brefouille, moment de félicité et surprise géante. Et puis claque dans ma face aussi. Parce que c'est vraiment pas du tout du tout évident de revenir. J'étais submergée de plein de choses de là-bas et c'est juste incontrolable ce truc là. Genre je croyais voir quelqu'un que je connaissais dans un concert, seconde de « ooh! mais qu'est ce qu'il fait là?! » puis rapidement le « aah, mais non, c'est juste pas possible », et puis le « aaah, aaaah putain c'est pas possible... », et là bim grosse déferlante de tout plein de choses, de visages, de sons, d'odeurs, de souvenirs et d'images, de moi dans le tram (pourquoi?) ou d'un bâtiment (pourquoi bis?), de vouloir Caju avec moi à ce concert parce qu'il aurait trop aimé et qu'on aurait trop ri ensemble, de vouloir faire la fête avec mes gens de là-bas... Et puis n'importe quand aussi. Et comme une paralysie où le cerveau est en mode play mais dans le désordre, d'un film qu'on veut pas qui soit film parce qu'on le vit encore et qu'on veut pas que ce soit déjà des souvenirs. C'est ça qu'est pas tout facile, c'est qu'à la fois on est très content de revoir les gens – et j'étais juste là pour ça, voir les gens que j'aime, et pas pour reprendre ma vie en France donc ça allait – et donc on raconte et c'est chouette on veut tout partager! Mais en même temps on raconte on raconte, tout le monde pose mille questions, et c'est comme une mise en souvenir accélérée et c'est pas du tout évident à gérer. Normalement un souvenir ça se fait doucement, le vécu se tasse tranquilou.. Mais là c'était tellement intense ce que j'avais vécu et vivais encore, j'avais des nouvelles de là-bas tous les jours et en plus je faisais mon rapport donc j'étais en plein dedans, mais du coup fallait prendre du recul sur ça, raconter et ça met paradoxalement les choses loin et c'est dur, super dur. Je voulais pas m'en aller de France mais je voulais être là-bas. J'avais plusieurs chez moi et j'étais perdue. Et le truc surdur là dedans c'est d'accepter que ce soit fini et que ça recommencera jamais pareil. Parce que même si oui peut être j'y retournerais, non il faut pas s'en faire, et bah déjà c'est pas tout de suite, parce que si on m'offre 1500€ je crois que y'a encore beaucoup de choses que j'aimerais découvrir, et que même si j'y retourne ce sera plus jamais ça, jamais. Ce sera peut-être encore très chouette, mais là c'est fini. Et du coup j'ai commencé à réaliser que non l'avion que j'allais reprendre me remmenerait pas chez moi à Melbourne, que finalement ce chez moi y'avait d'autres gens dedans, et bref comme un tout petit enfant je réalisais juste que c'était fini. C'est très con mais sacrément pas évident. Et que du coup j'allais recommencer tout à zéro, pour de vrai, encore. Et c'est pas plus mal de pas trop rester en France parce que sinon on se remet dans sa vie française et après je crois que pfouit c'est trop dur de repartir, mais en même temps je me sentais pas prête à déjà repartir loin, tout relaisser si vite, avec ou sans Grégoire le suspens restait entier, et recommencer from scratch quoi qu'il arrive. Mais l'un dans l'autre c'est peut être bien de rentrer pour justement commencer à tasser des choses, parce que enchainer cash là c'est grave éprouvant, j'ai laissé des repères mais pour en retrouver d'autres avant de repartir, et bref je crois que rien n'est facile et je sais pas la bonne solution, parce que repartir de France là j'en ai grave chié, mais je me dis que Melbourne/Buenos Aires j'aurais peut-être eu encore plus peur et me serais sentie encore plus petite. Donc petit mois en France, plein de choses, c'est passé très vite, très chouette, ça m'a quand même fait beaucoup beaucoup de bien, et puis départ plus vite que moi pour Buenos Aires...