lundi 16 mars 2009

Chapitre 3: suite du 2 qui rattrape


Je vous fait la segunda parte en différée pour que ce soit plus digeste... Et donc entre matchs de foot, balades à Tigre (photo), ferias (marchés fourmillants d'artisans le weekend dans plusieurs quartiers de la ville, le mini-paradis de fille ou l'épreuve du garçon qui suit la fille), petits bars et restau, concerts comme Manu Chao en folie énormissime dans une foule de gens nus (torse seulement je vous rassure, mais étant en hauteur l'illusion fut trompeuse!), et bien retrouvage de Grégoire et cherchage de nouvelle demeure. Parce que le ricain crétin non merci, et je rappelle que notre appart avait pas d'espace commun. On est donc parti pour se trouver un foyer en coloc avec des latinos, mais c'est plutôt délicat vu que c'est pas vraiment quelque chose de culturel de vivre en coloc pour les Argentins. Et après avoir vu plusieurs trucs on est tombé sur une maison de malaaaade, toujours à San Telmo mon fief (mon auberge de jeunesse était à deux maisons de mon appart, lui même à 7 maisons de notre nouveau chez nous!), deux étages de maison, avec deux terrasses, parrilla (barbecue argentin en gros même si les puristes trouveront ça reducteur), plantes vertes en mode jungle, chat qui a élu domicile parmi nous, et plein d'espaces communs pour le coup! Cuisine géante façon c'est la provence, salon, mezzanine, couloir, étage avec re salon et cuisine, pour la parrilla vous comprenez. Et on est nous, un italien, un autre italien, une américaine, une allemande et son copain en séjour pour 3 mois, et c'est rudement chouette! J'étais pas trop pour quelque chose de délirikoerasmus, mais c'est différent de l'Australie, ça se goupille comme ça, et les gens sont très cools! Donc on tente! Et j'ai plein de temps pour profiter de la demeure, parce que mon stage est définitivement très très tranquille. Déception. Debriefing en rentrant. A voir comment ça va se décoincer... mais en attendant j'ai décidé de profiter à côté. J'ai demandé à être bénévole dans un festival de ciné, et je vais donner un coup de main à un gars trop intéressant que j'avais rencontré sur un festival en France, qui a une cinétèque (comme une bibliothèque mais de cinéma), et que je vais assister dans du boulot d'archive et sur des projets qu'il mène. Et à côté je profite du coup, je reprends la danse, je rebouge et ressors maintenant que mon ventre se répare, et je me laisse pas abattre! Mais des fois je suis un peu fatiguée d'être en lutte quand même. Certes c'est autre chose que l'Australie qui prend encore beaucoup de place, mais là je me reforge un bon coup avec tout ça! En bref voilà pour le rattrapage de nouvelles, je suis donc comme en vacances éternelles ici, je vais bien mieux et ça va continuer, et j'ai l'intention de profiter de toute cette chouette ville!


Chapitre 2: je rattrape le retard!


Ouhouuuu, très longtemps que je n'ai pas donné de nouvelles par voie bloguistique... Pour synthétiser tout ce retard, procédons par étapes. Tout d'abord veuillez trouver en diaporama des débuts de photos de Buenos Aires, et ça c'est rudement chouette! Sinon en gros moi ici, hmmm commencons. Raison de mon absence, entre autres, j'ai été bien malade et j'avais pas du tout envie d'écrire en apitoiement de moi même. Je sais pas trop ce qui c'est passé mais bref j'ai le bide tout fragile depuis l'Inde, la Bolivie n'a rien aidé, et j'ai du me choper quelquechose ici (les argentins ont pour bonne coutume d'éteindre les frigos des supermarchés chaque nuit, et leur eau courante est dans le top 10 des plus pourries, une bonne base...). Sauf qu'on m'a trimbalé d'hôpital en hôpital sans trouver ce que j'avais pendant quasi un mois et demi (et sans me soigner donc), et c'était pas la teuf. J'étais très très minie, régime à base de riz et de seven up (pas de cocaaaaa! Attention dit le médecin! Très mal le coca! Mauvais sucre! Par contre seven up très bon, y'a seven trucs qui remontent dans les bulles et ça c'est bien pour ta diète... Véridique! Ca s'apprend à la fac parait-il et c'est BA SI QUE.) Et donc phase relou et pas drôle du tout où j'ai pas trop pu aller travailler au début, étant donné que mon effort maxi c'était d'aller m'acheter des carottes en bas de chez moi et après ça j'étais lessivée comme après une rando, et truc qui prend de la place parce que c'est juste omniprésent. J'ai commencé à vraiment péter un cable sur la fin parce que ça me rendait mal de passer ma vie au milieu des tuberculeux et autres séropositifs, je suis beaucoup trop une éponge pour encaisser tout ça. Donc j'ai arrêté d'y aller. Surtout que j'ai tenté l'hôpital public, gratuit, où ils sont forts, mais c'est juste surloooong! J'ai attendu 6h pour voir quelqu'un qui m'osculte, et après pour faire des analyses il fallait attendre deux mois (pour les faire, donc encore plus pour les résultats et encore plus pour le diagnostic!). Je me suis donc fait, après deux hôpitaux publics qui se renvoyaient la balle, un troisième, privé cette fois, et ça m'a rendue malade rien que d'y aller encore, parce que j'en pouvais plus et voir des riches malades, enfin ce contraste énorme ça m'a donné la nausée. Le privé a la particularité d'être très rapide, mais trèèèès trèèèèèèèès cher, donc y'a plutôt intérêt à avoir une assurance de bâtard ou percer ton portemonnaie jusqu'à la fin des temps. Et le truc c'est que là, c'est des péteux malades avec des colliers de perles, et les gens de l'hôpital ont pas grand chose d'humain ou de compatissant. Il faut de l'argent point. Beuuurk et rebeuuurk et aaaaah je veux plus jamais y'aller! J'ai fini par y voir un sixième médecin qui m'a expliqué que vu qu'on avait pas soigné ce que j'avais au début maintenant c'était pire (d'où évanouissements et vomissements en bonus). Mais maintenant ça devrait être tout bon, j'ai mangé des médocs pour aider mon corps trop petit pour se défendre et là c'est reparti! Ce fût un moment de lutte interne intense entre moi et moi encore une fois, et le moi qui veut être fort et aller bien est en phase de mettre l'autre ko!

Cependant, comme une phase merdique est par définition globale, je me suis aussi fait voler mes affaires dans le métro sans rien voir de nada (mais j'ai toujours mon passeport en ma possession aaauuuf!), et mon coloc américain, a été remplacé par un autre américain, boulet d'entre les boulets, et même connard d'entre les connards si j'ose. L'homme (oui c'est un homme de 38 balais, bien qu'il paraisse pire qu'un ado rebelle perdu et crétin de 15 ans), est arrivé, et au bout de deux heures je l'aimais pas. Je me suis dit, ooh mon garçon, je suis plutôt amie du genre humain, et toi je te sens pas, hmhm à voir... Il s'est avéré que c'est l'exemple type du gars relou qui prend de la place, bouffe le frigo des autres et leurs dentifrices sans scrupules, joue de la guitarra (moche) le mercredi à 4h du mat, m'assassine quand je finis par plus en pouvoir et gentiment lui dire de baisser d'un ton dans cet appart non insonorisé argentin (j'entends quand il tape à l'ordi), et m'explique le lendemain que c'est un artiste (qui essaye de jouer greenday aaaaaargh) et qu'il a mal réagit « parce que tu vois c'est comme quand tu fais l'amour et que ta mère te surprend en ouvrant la porte »... LOLADE!!!! Bref, la chose est qu'il a recommencé le lendemain, et les jours suivants, avec en prime le concert de ses ébats sexuels où il hurle comme un porc, et non merci je veux paaaas arghblblbl dégueu. Bref, un jour j'ai craqué, m'étant fait tirer mes affaires la veille j'en pouvais plus, je lui ai dit avec diplomatie, et au final c'était à moi de me casser si j'étais pas contente parce qu'il avait l'intention de vivre comme ça de toda manera l'enfoiré. La chose est que ma coloc allemande cool mais qui se prennait la tête avec lui aussi partait en Bolivie le lendemain, et bref à la fin j'ai trop eu les jetons il a été trop horrible et ses yeux me disaient « je vais t'étrangler je vais t'étrangler ». Aaahahaha.

Et je suis partie trois jours après à Mendoza en anticipé voir Baptiste et Simon et retrouver mon fiancé puisque c'était comme ça. C'était très chouette de se retrouver tous, j'ai peu vu la ville de Mendoza en soi vu qu'on a plutôt gaiement festoyé, mais c'était bien riant. On a quand même été voir un match de Godoy Cruz grandiose, mon deuxième match de foot en live en moins d'une semaine après celui de la Boca à Bs As! C'était énorme d'ailleurs ce match, jsuis pas assez experte en matière footballisitique, mais grand truc de diiiingue, j'étais dans le popular de la Boca, au milieu des banderoles et autres gens bariolés, à côté des tambours, et c'est limite plus une fête géante qu'un événement sportif! Tout le monde chante et danse aux couleurs de l'équipe, c'est blindé de monde, potentiellement dangereux (des gens aux couteaux se baladent pour voler appareil photo et autres portesous, et puis le foot ici, c'est quand même essentiellement une histoire de mafia), mais tellement énoooorme!!! Aaah j'ai trop aimé, ça me convient tout à fait comme type de match vu que y'a autant à regarder sur le terrain que dans les tribunes!

Tangocito

samedi 7 février 2009

Chapitre 1: ma nouvelle maison

Me voilà donc à Buenos Aires ma nouvelle ville, quelques petits jours avant le début de mon stage histoire de me trouver un abri. Et trouvage de toit pour deux yihaalala parce que Grégoire me rejoint pour son stage fin février!!! Alalalalouuu! Donc mission coloc pour nous deux. Assez riant je me sentais un peu grande du coup. Et en deux jours je me suis fait 13 visites! Ah. Pouiti. Mais ça va plutôt très vite ici et j'avais des réponses à rendre le soir même ou le lendemain, et bon ça c'est goupillé comme ça et je me suis dit autant en voir un max et après c'est fini je m'installe, je me pose. Et alors j'ai vu de tout! Un peu comme en Australie où j'avais halluciné des fois dans ma tournée des maisons. Des trucs minis, des trucs jolis, des trucs où le proprio habite dans la coloc et a sa chambre, des trucs où « on ne fait pas la fête n'invite pas d'amis toute vie sociale est en dehors de la maison et la piscine non on peut pas se baigner dedans oui c'est pour décorer »... Après je faisais le descriptif via skype à Grégoire pour un peu choisir, très flex. Et puis après tout ça je me suis quand même décidée. Plan foireux où pour des modalités de paiement je me suis fait tej (je pouvais pas retirer assez en cash pour payer tout le loyer plus caution, et ils voulaient pas me laisser les clés si je payais pas... bueno...), mais mon sixième sens féminin (oui tout à fait) me faisait y aller à reculons de toute façon. Sans maison et avec tous mes sacs j'ai rappelé un numéro d'une autre visite et trop de chance j'ai emmenagé dans la foulée dans mon nouveau chez moi, calle Chile, troooop beau (merci de prononcer « cache » et non pas « caye », on est à Buenos Aires eoh). C'est du tout vieux renové magnifissime! Après c'est pas idéal parce que de une y'a pas d'espace commun à part le couloir, et de deux c'est surbruyant genre les camions roulent dans ma chambre (véridique, mais ça je le savais pas), et de trois mes colocs sont allemand et ricain, et s'ils sont pas méchants dans l'idéal ça me ferait plus rigoler d'habiter avec des latinos d'ici. Donc je pose mes bagages pour deux mois ici, Grégoire arrive, et puis on prendra le temps de trouver quelque chose qui nous conviendra plus. Mais en attendant c'est tout beau, plafond tout haut, parquet, moulures, carrelage de la salle de bain d'une autre époque avec une baignoire lourde comme vache en bras (nouvelle expression argentine « pesado como vaca en brazo », j'adore), petite verrière rouge... Et aussi peut-être mon espace préféré, l'ascenseur, en vieux métal tortillé, avec double porte en arcodéon. Je suis fan. Il faut juste pas que tout le monde l'appelle en même temps parce qu'il a pas le sens des priorités, et on peut rester coincé dedans à monter/descendre. Riant mais relou. Et donc cet appart est trop flex, on a en bas un kiosco (le petit magasin argentin qui vend de tout et essentiellement des conneries), une laverie (ici on donne ses habits à laver pour les récupérer le lendemain, autre concept), multiples maxi-kioscos ou supermercados (comme « Bambi »), et des petits magasins de fruits et légumes. C'est chouette ça, j'aime bien, ça fait un peu back to l'épicerie. Et sinon, si on pousse le trajet à 2 pas et demi plus loin on a la meilleuuuuure patisserie de la ville tenue par Jorge. C'est tout joli, tout vieux dedans, et ça sent bon, c'est juste délicieux!! Il part en vacances pour un mois là, donc session sin facturas aaah mazette (factura=pâtisserie en argentin). En bref voilà, et on élève des cucarachas (blattes et cafards) dans la cuisine, y'a des fuites d'eau mais on a des seaux de compet, le chien du voisin est taré et hurle dès qu'il entend l'ascenseur (souvent), y'a des pannes d'électricité de plusieurs heures aussi (donc pas de frigo ni de ventilo, dur...), et faut avoir un brevet d'allumeur de four certifié pour réussir à cuisiner avec la gazinière (je l'ai maintenant, passé avec brio!), mais c'est Buenos Aires et c'est trop chouette!

vendredi 30 janvier 2009

Argentine tadaaam

Bon, de une je vais faire des messages plus petits parce que le dernier message fait un peu pavé indigérable (même s'il y avait matière et rebondissements!), et je me mets à écrire plus long que Baptiste donc ça va pas, je vole la place du maître. De deux je vais faire un petit bond temporel, et vous raconter un peu mon début de nouvelle vie argentine. Certains me demandent comment je vais si je suis entière, dors dans un lit, si je stage ou danse le tango, donc ouii je vais bien, je vous fais un petit topo, et puis je vous raconterai la Bolivie après parce que c'est gros et génial donc ça prend du temps! Mais en exclu les photos sont sur le diaporama... Et à ce propos je vais devoir supprimer des bouts d'Australie parce que mon « hôte » veut pas héberger trop de photos... Bref. Argentiiine! Vous pouvez actualiser vos blogs ça y est j'y suis! Tadaaaam! Nouvel ailleurs: Buenos Aires, et puis plus ou moins toute l'Amérique Latine allez zou.

mardi 27 janvier 2009

Le trajet sans fin

Départ pour mon nouveau pays... Pour faire court je vous ai dit que j'avais eu un départ de merde, je vous raconte vite fait mais c'est quand même surlong... Ca a au moins le mérite de faire relativiser les trajets en avion! Départ d'Angers tintin, et là j'en menais absolument pas large du tout. Autant l'Australie je me trouvais étrangement sereine, toute posée avant de m'envoler, presque pas une larme, j'étais pas triste puisque j'étais encore avec mes gens, et puis surtout pas du tout consciente de ce que c'était! Bon après j'ai passé la douane à l'aéroport, toute seule, et là grosse douche... mais bon, plutôt serein le lancement. Là par contre point du tout, genre horrible. Je me sentais absolument pas prête à recommencer si vite, je requittais tout pour 9 mois et pfouiiit je me sentais toute petite! Je sais très bien que j'ai trop de chance, que je l'ai choisi, et qu'à la fin je voudrais pas en repartir, mais c'est juste pas la question... C'est dur de requitter encore, pour recommencer tout à zéro, et une deuxième fois dans une seule année! Monton de larmes (et je ne verse pas dans le lyrisme), et puis zou en avant. Je l'ai fait je peux le refaire. Moui. Autopersuasion où es-tuuu?! Voiture avec mon petit papa et là bim arrivée à St Arnoult début de Paris, et bouchons comme jamais, mais vraiment trop! 20km/h en moyenne et l'heure qui tourne et avion à prendre merde! Suspens qui commence à s'installer: vais-je avoir mon vol ou pas..? Ahahah? Et à ce propos sachez que c'est hoooorrible le stress de rater un avion, pcq même si je voulais pas repartir, j'allais pas non plus rentrer, et comment on fait quand on loupe un avion en fait? Mais mon père a slalomé comme un as sur le périph et arrivée à l'aéroport 15 min avant la fin de l'enregistrement et de l'embarquement! Ouuuf! Mais aéroport en travaux..! Ah! On tourne on tourne et puis mon père finit par me dire file ma fille bon courage, je m'éjecte de la voiture et je cours pour trouver un ascenceur en marche aaah pour m'emmener au terminal. J'en trouve un, je trouve la file ouuuf, c'est bon j'y suis. Là j'attends gentiment, et arrive mon tour, et là la nana me dit quand est prévu votre retour, je lui dit en août, elle me dit vous avez un visa, je lui dit non, j'ai mon passeport européen qui confère un visa de touriste permettant de séjourner jusqu'à trois mois dans un pays d'Amérique Latine, je vais voyager. Elle me dit allez voir mon collègue là-bas. Pcq en fait j'ai un peu tenté de feinter le système. Mais j'ai pas eu trop le choix. Déjà j'étais à Melbourne et sur internet je comprenais riiien de comment ça marchait les visas argentins, s'il fallait le faire en France ou à l'étranger en arrivant, et lequel prendre pcq je suis pas étudiante je vais pas à la fac mais je travaille pas non plus puisque je suis en stage non rémunéré, et bref trop le bordel. Et je pouvais pas envoyer mon passeport à l'ambassade pour avoir un beau visa dessus comme j'avais fait pour l'Inde pcq j'étais juste en Australie et j'en avais besoin pour rentrer! Donc je décide de faire comme la plupart des étudiants et stagiaires américolatins, y aller et ressortir du pays tous les trois mois pour renouveller mon visa. De toute façon je vais voyager et sortir du pays, donc facile. Sauf que je passais par les Etats-Unis, et c'était ça qui me posait question, pcq ils sont sacrément cons et relous pour rien. Mais bon c'est la loi européenne, je me dis ils vont quand même pas s'opposer à ça! Je rentre donc en France, en papote avec Scpo qui me confirme dans mon choix, et puis me voilà donc à l'aéroport. Et le gars (le collègue) me dit nonon mademoiselle c'est pas possible vous restez trop longtemps. De un monsieur je vais pas aux usa mais en argentine donc qu'est ce que tu t'en mèles tu es juste un avion américain, et de deux je vais voyager et j'ai le droit c'est l'Europe qui l'a dit. Mais non le gars veut rien entendre, il me dit je vous crois pas, allez voir ma collègue là-bas. AAAAH mais mon vol est dans 5MIN!!! Je m'en fous qu'il dit c'est pas mon problème. Je lui dit mais comment font les gens qui voyagent pendant un an, ils ont pas le droit? Il me dit allez voir ma collègue. Bien, je vais donc faire la file de l'autre collègue (je précise que j'avais retrouvé mon petit papa qui avait réussi à se garer heuuuureusement!), fille sympa, qui m'explique que les usa régentent les entrées sur le sol d'Amérique du Sud (cool!), et que bon il faut décaler mon retour. En gros prendre un retour avant trois mois et puis payer pour redécaler mon billet plus tard puisque je vais voyager (oui!). Ok, grosse feinte de merde, ils en sont très bien conscients, c'est même eux qui l'organisent, il faut juste débourser en gros. Bien! Faisons! Saaauf que j'avais toujours mon avion qui partait, et que je loupais! Et elle me dit c'est à notre charge, on vous décale sur un autre vol. Washington est la seule ville qui fait la liaison avec Buenos Aires, vous allez donc prendre un vol Paris-Chicago, puis Chicago-Washington. Là il faudra courir vous n'avez qu'une heure pour avoir la correspondance qui fait Wash-Buenos Aires. Bien, et si je la loupe? Elle me dit demain y'a une liste d'attente donc c'est pas sur que vous puissiez partir. Et après? Et après c'est plein plein jusqu'à la semaine prochaine c'est les vacances tout le monde voyage. Chouette! Et donc je peux rester genre une semaine à Washington? Oui nous sommes désolé. AAAAAH! Et le truc c'est que je partais pour retrouver Baptiste pour aller crapahuter un petit mois en Bolivie avant de commencer mon stage, et bref juste la mierda quoi. Je savais pas du tout quoi décider, mon père me dit tente, je prends donc le vol pour Chicago une heure plus tard. Cette histoire est interminable je vous l'avais dit. Mais à tous les prochains iepiens ou autres globe trotters, NE PASSEZ PAS par les usa!!! L'Espagne c'est bien mieux, ils disent rien puisque c'est normalement possible! Chicago, embarquement, vol, long, très très long, et moi j'étais toute stressée et éprouvée de ça, et triste, très très triste. Je savais pas avant combien de temps je revoyais mon fiancé (deux mois ou neuf mois ahah), j'étais toute tourneboulée, et c'était beaucoup trop. Un peu submergée de larmes dans l'avion du coup, mais j'avais une voisine sympa qui m'a filé son paquet de mouchoirs. C'est à ça qu'on reconnaît les gens vraiment cools, ils se contentent pas d'un tapouillette sur l'épaule, c'est un paquet entier de mouchoirs qu'ils offrent! Et ça par contre c'est l'aspect où j'ai de la chance, parce que à chaque fois qu'il m'arrive des bonnes grosses merdes ou des trucs durs, et bah je rencontre des gens chouettes. Avion donc, arrivée à Chicago 9h plus tard, mais là tempête de neige (ouioui nouveau rebondissment!), et du coup impossible d'attérir, 2h à tourner au-dessus de la ville. Mouii, j'ai encore mes deux correspondances à enchainer et je veux pas rester une semaine aux usa! On fini par attérir, c'était assez fou dehors, 50cm de neige partout, très beau (j'essayais de m'auto-détendre face à la beauté de la nature si merdique puisse-t'elle être). On sort faire la file pour la douane, je commence à me dire qu'au lieu d'une nuit à Washington c'est à Chicago que je vais dormir... Douane américaine, empreintes digitales, photos, je montre mes yeux, tire la langue, donne mes cheveux, esquisse une pirouette, bref surlong, gars trop con qui me pose 40 questions, et finalement je paaaasse! Je recontre deux français qui vont au Mexique, même cas que moi merde de visas, décalage de billets et tout, on crache un peu sur les ricains, et puis on me dit que je peux encore avoir mon vol pour Wash! Je cours, prends mes sacs, les emmène sur un autre tapis et me trace à l'autre bout de l'aéroport. Là contrôle et recontrôle, et une nana me dit ah non vous avez trop de bagages à main! Je dis euuh oui bah jsuis venue comme ça de Paris et mon vol est dans 10min donc grognasse tu me laisses passer. Elle me dit non, tu en laisses un (soit l'ordi, soit mon sac avec mon appareil photo...), ou tu mets l'un dans l'autre (oui bah non regarde ça rentre pas). Je négocie supplie danse pleure gobe des cacahuètes, et elle finit par me donner un sac plastique où ranger les deux pcq ils sont petits... Quelle connerie! Aaaah jvous jure, et mon avion à prendre! Je cours donc comme jamais, et là je précise que j'avais pas dormi depuis trèèès longtemps ni mangé et pouit cette course m'a tué! J'arrive, deux minutes avant le départ annoncé, la porte d'embarquement fermée, le gars sympa refait le code, rouvre la porte et crie attendeeeez dernier passager, je m'engouffre dans l'avion, ils referment les portes sur moi. Aaaaah. Trop dingue. Je crois que je mérite un oscar pour le meilleur scénario pcq c'est juste inimaginable tout ça. Bref, je m'écroule littéralement sur mon siège et me dit ouuuuf je vais peut-être avoir mon vol pr BsAs! Mais non ah blague, pcq tempête de neige il y avait, et les dégivreuses des ailes de l'avion était en retard et donc on a décolé 1h plus tard! Et donc correspondance loupée... Je demande à l'hôtesse comment ça se passe du coup et elle me dit c'est la nuit, mais c'est une raison climatique donc la compagnie ne finance rien. Un canadien me précise au passage qu'une nuit d'hôtel à Washington tourne dans les 100$, et aller dans le centre où c'est un peu moins cher sert à rien pcq le taxi monterait à 100$... Great! J'étais donc totally jouasse à l'idée de dormir dans l'aéroport de Washington et repartir pr BsAs un jour... On arrive, avion bel et bien loupé, et on fait la queue pour avoir un petit papier pour essayer le lendemain d'avoir un vol... Et là surprise on nous dit que c'était une raison technique pcq c'était plus la faute des machines que des flocons, et donc on nous file une nuit d'hôtel. Oooh oui. Douche et je m'effondre comme un gros tas dans un gros sommeil. Journée du lendemain à errer dans l'hôtel, tentative de prévenir Baptiste que je suis bloquée, et puis partance le soir pour l'aéroport avec le gros suspens à nouveau: reste-t'il des places pour BsAs?? Là encore j'avais rencontré une fille et un gars sympas, et donc on arrive à l'aéroport et oh ouiii on réussi à avoir des places! La grosse question mais qui ne dépendait plus de nous était ensuite est-ce que nos bagages vont nous suivre? Le ricain (qui était plutôt argentin d'ailleurs) se montre un peu inquiet, nos bagages ont passé la nuit quelquepart dans un hangar et le jeu c'est de les décrire à la dame du guichet pour que le personnel les retrouve. Bien. Mais bon j'étais plus à ça prêt, je partais! Départ, avion, arrivée et attente des bagages... Gros suspens... Petit flippement rien n'arrive sur le tapis et je commençais à croire non superstitieusement que tout pouvait m'arriver au point où j'en étais... Mais non, on récupère nos valises, et mon argentin de l'avion me dit ma famille vient me chercher, plutôt que de prendre un taxi tu veux qu'on te dépose? Oh oui d'accord, très sympa ce gars, il m'offre un alfajor pour fêter mon arrivée (spécialité argentine au chocolat et dulce de leche), on retrouve sa famille et zou on embarque. Mais le truc qu'ils m'avaient pas dit c'est qu'avant ils comptaient faire tout le tour de la ville pcq ils avaient des courses à faire! Ahahah! Et moi, après 17 plans pour retrouver Baptiste et Simon, j'avais finalement une heure et le nom d'une place (qui existait!) comme point de rdv... Mais l'heure tournait, ça faisait 2h, 3h, 4h qu'on avait attéri et je me disais les gars vont jamais m'attendre sans bouger! Impossible de joindre Baptiste, du coup gros flou, et à la fin de la tournée familiale, on conclut que vaut mieux laisser mes sacs quelquepart, plus simple pr aller retrouver les gars et les attendre ou aller dans un cyber pour les joindre, et si jamais je les trouvais pas j'avais un endroit où dormir. Bien, oui ça doit être mieux, j'en savais plus rien, mon pote me dit qu'il a un ami qui a une sorte d'auberge, on va donc là-bas pour laisser mes sacs. Sauf que le truc ressemble bien plus à un squat qu'à une auberge, mais bon je laisse tout et je vais pour retrouver les gars. Je craque trop dans le taxi, et mon pote toujours avec moi se rend compte que l'adresse que j'avais était pas la bonne, et finalment on arrive à la bonne place et là je vois Simon et Charlotte (autre compatriote iepienne) et je m'effondre complètement! Aaaaah soulagement comme jamaaaaais! Je croyais que j'y arriverais jamais, c'était trop dingue ce périple! Je retrouve Baptiste dans la foulée, on récupère mes sacs, et comme finalement j'avais pas d'endroit où laisser mes affaires à BsAs le temps de voyager en Bolivie et que Baptiste avait pas ses affaires de Bolivie, on repart pour Mendoza sa maison le soir même, marre des trajets mais un de plus un de moins je m'en tapais, je voulais juste me poser quelquepart donc autant le faire chez lui à Mendoza. Je manque de me faire voler mon sac avec appareil photo à la gare routière (alors qu'on faisait attention! On est tombé dans un piège fourbe... mais j'ai été plus rapide!), et puis on embarque dans le bus argentin, la grande grande classe, siège inclinable, petit oreiller, couverture, repas, tranquilou, Fred le serveur aux petits soins, trop contente de retrouver Baptiste, et je finis par m'écrouler de sommeil pour 13h de trajet... Gros tas qui ne voit rien de l'orage qui se trame, arrivée à Mendoza, étape pré-bolivienne, ouuuuf ENFIN! (oui tout est véridique et non je ne recommence PLUS JAMAIS CA!) (aaah ce message est horriblement long!)

jeudi 15 janvier 2009

Retour en France...

Semaine angevine, retrouvage de gens, et atterissage très lent. Je traversais la rue en regardant du mauvais côté, me rappelait ce qu'était le français... Mais j'étais chez moi, dans ma maison, avec ma famille, dans ma chambre, avec mon chat, et bref tous ces petits repères/racines essentiels qui font que ça aide à pas trop se perdre. Mais complètement flottante, très contente, mais toujours pas consciente que non je retournais pas à Melbourne la semaine d'après. J'arrivais juste à voir du très court terme, où il s'agissait surtout de jongler entre Angers et Rennes, voir mes gens, et faire mon rapport de stage. Après je savais bien que y'avait l'Argentine rationnellement mais ça me semblait très loin! Petit jonglage donc qui a filé à une vitesse folle, retrouvage de l'IEP sans ma promo (à vous tous et baaaah ça fait bizarre on est grave perdu!), sessions JakFauv et rapport de stage, retrouvage des premières années qui sont deuxièmes maintenant (mais vous resterez toujours les premières années!), petits concerts, bars rennais, retrouvage d'Etienne aussi qui on ne sait pourquoi errait dans la bu, et aaah je croyais passer inaperçue et connaître plus personne, et bah raté j'ai juste rien vu venir et traversé la bu en courant pour m'échouer dans ses bras en pleurant! Trop fou..! Merci de me prévenir la prochaine fois quand même, je suis pas cardiaque mais quand on croit que tout le monde fait sa vie très loin et qu'on est comme un ovni en transumance, le dernier truc auquel on s'attend c'est croiser ses potos! Brefouille, moment de félicité et surprise géante. Et puis claque dans ma face aussi. Parce que c'est vraiment pas du tout du tout évident de revenir. J'étais submergée de plein de choses de là-bas et c'est juste incontrolable ce truc là. Genre je croyais voir quelqu'un que je connaissais dans un concert, seconde de « ooh! mais qu'est ce qu'il fait là?! » puis rapidement le « aah, mais non, c'est juste pas possible », et puis le « aaah, aaaah putain c'est pas possible... », et là bim grosse déferlante de tout plein de choses, de visages, de sons, d'odeurs, de souvenirs et d'images, de moi dans le tram (pourquoi?) ou d'un bâtiment (pourquoi bis?), de vouloir Caju avec moi à ce concert parce qu'il aurait trop aimé et qu'on aurait trop ri ensemble, de vouloir faire la fête avec mes gens de là-bas... Et puis n'importe quand aussi. Et comme une paralysie où le cerveau est en mode play mais dans le désordre, d'un film qu'on veut pas qui soit film parce qu'on le vit encore et qu'on veut pas que ce soit déjà des souvenirs. C'est ça qu'est pas tout facile, c'est qu'à la fois on est très content de revoir les gens – et j'étais juste là pour ça, voir les gens que j'aime, et pas pour reprendre ma vie en France donc ça allait – et donc on raconte et c'est chouette on veut tout partager! Mais en même temps on raconte on raconte, tout le monde pose mille questions, et c'est comme une mise en souvenir accélérée et c'est pas du tout évident à gérer. Normalement un souvenir ça se fait doucement, le vécu se tasse tranquilou.. Mais là c'était tellement intense ce que j'avais vécu et vivais encore, j'avais des nouvelles de là-bas tous les jours et en plus je faisais mon rapport donc j'étais en plein dedans, mais du coup fallait prendre du recul sur ça, raconter et ça met paradoxalement les choses loin et c'est dur, super dur. Je voulais pas m'en aller de France mais je voulais être là-bas. J'avais plusieurs chez moi et j'étais perdue. Et le truc surdur là dedans c'est d'accepter que ce soit fini et que ça recommencera jamais pareil. Parce que même si oui peut être j'y retournerais, non il faut pas s'en faire, et bah déjà c'est pas tout de suite, parce que si on m'offre 1500€ je crois que y'a encore beaucoup de choses que j'aimerais découvrir, et que même si j'y retourne ce sera plus jamais ça, jamais. Ce sera peut-être encore très chouette, mais là c'est fini. Et du coup j'ai commencé à réaliser que non l'avion que j'allais reprendre me remmenerait pas chez moi à Melbourne, que finalement ce chez moi y'avait d'autres gens dedans, et bref comme un tout petit enfant je réalisais juste que c'était fini. C'est très con mais sacrément pas évident. Et que du coup j'allais recommencer tout à zéro, pour de vrai, encore. Et c'est pas plus mal de pas trop rester en France parce que sinon on se remet dans sa vie française et après je crois que pfouit c'est trop dur de repartir, mais en même temps je me sentais pas prête à déjà repartir loin, tout relaisser si vite, avec ou sans Grégoire le suspens restait entier, et recommencer from scratch quoi qu'il arrive. Mais l'un dans l'autre c'est peut être bien de rentrer pour justement commencer à tasser des choses, parce que enchainer cash là c'est grave éprouvant, j'ai laissé des repères mais pour en retrouver d'autres avant de repartir, et bref je crois que rien n'est facile et je sais pas la bonne solution, parce que repartir de France là j'en ai grave chié, mais je me dis que Melbourne/Buenos Aires j'aurais peut-être eu encore plus peur et me serais sentie encore plus petite. Donc petit mois en France, plein de choses, c'est passé très vite, très chouette, ça m'a quand même fait beaucoup beaucoup de bien, et puis départ plus vite que moi pour Buenos Aires...