jeudi 15 janvier 2009

Retour en France...

Semaine angevine, retrouvage de gens, et atterissage très lent. Je traversais la rue en regardant du mauvais côté, me rappelait ce qu'était le français... Mais j'étais chez moi, dans ma maison, avec ma famille, dans ma chambre, avec mon chat, et bref tous ces petits repères/racines essentiels qui font que ça aide à pas trop se perdre. Mais complètement flottante, très contente, mais toujours pas consciente que non je retournais pas à Melbourne la semaine d'après. J'arrivais juste à voir du très court terme, où il s'agissait surtout de jongler entre Angers et Rennes, voir mes gens, et faire mon rapport de stage. Après je savais bien que y'avait l'Argentine rationnellement mais ça me semblait très loin! Petit jonglage donc qui a filé à une vitesse folle, retrouvage de l'IEP sans ma promo (à vous tous et baaaah ça fait bizarre on est grave perdu!), sessions JakFauv et rapport de stage, retrouvage des premières années qui sont deuxièmes maintenant (mais vous resterez toujours les premières années!), petits concerts, bars rennais, retrouvage d'Etienne aussi qui on ne sait pourquoi errait dans la bu, et aaah je croyais passer inaperçue et connaître plus personne, et bah raté j'ai juste rien vu venir et traversé la bu en courant pour m'échouer dans ses bras en pleurant! Trop fou..! Merci de me prévenir la prochaine fois quand même, je suis pas cardiaque mais quand on croit que tout le monde fait sa vie très loin et qu'on est comme un ovni en transumance, le dernier truc auquel on s'attend c'est croiser ses potos! Brefouille, moment de félicité et surprise géante. Et puis claque dans ma face aussi. Parce que c'est vraiment pas du tout du tout évident de revenir. J'étais submergée de plein de choses de là-bas et c'est juste incontrolable ce truc là. Genre je croyais voir quelqu'un que je connaissais dans un concert, seconde de « ooh! mais qu'est ce qu'il fait là?! » puis rapidement le « aah, mais non, c'est juste pas possible », et puis le « aaah, aaaah putain c'est pas possible... », et là bim grosse déferlante de tout plein de choses, de visages, de sons, d'odeurs, de souvenirs et d'images, de moi dans le tram (pourquoi?) ou d'un bâtiment (pourquoi bis?), de vouloir Caju avec moi à ce concert parce qu'il aurait trop aimé et qu'on aurait trop ri ensemble, de vouloir faire la fête avec mes gens de là-bas... Et puis n'importe quand aussi. Et comme une paralysie où le cerveau est en mode play mais dans le désordre, d'un film qu'on veut pas qui soit film parce qu'on le vit encore et qu'on veut pas que ce soit déjà des souvenirs. C'est ça qu'est pas tout facile, c'est qu'à la fois on est très content de revoir les gens – et j'étais juste là pour ça, voir les gens que j'aime, et pas pour reprendre ma vie en France donc ça allait – et donc on raconte et c'est chouette on veut tout partager! Mais en même temps on raconte on raconte, tout le monde pose mille questions, et c'est comme une mise en souvenir accélérée et c'est pas du tout évident à gérer. Normalement un souvenir ça se fait doucement, le vécu se tasse tranquilou.. Mais là c'était tellement intense ce que j'avais vécu et vivais encore, j'avais des nouvelles de là-bas tous les jours et en plus je faisais mon rapport donc j'étais en plein dedans, mais du coup fallait prendre du recul sur ça, raconter et ça met paradoxalement les choses loin et c'est dur, super dur. Je voulais pas m'en aller de France mais je voulais être là-bas. J'avais plusieurs chez moi et j'étais perdue. Et le truc surdur là dedans c'est d'accepter que ce soit fini et que ça recommencera jamais pareil. Parce que même si oui peut être j'y retournerais, non il faut pas s'en faire, et bah déjà c'est pas tout de suite, parce que si on m'offre 1500€ je crois que y'a encore beaucoup de choses que j'aimerais découvrir, et que même si j'y retourne ce sera plus jamais ça, jamais. Ce sera peut-être encore très chouette, mais là c'est fini. Et du coup j'ai commencé à réaliser que non l'avion que j'allais reprendre me remmenerait pas chez moi à Melbourne, que finalement ce chez moi y'avait d'autres gens dedans, et bref comme un tout petit enfant je réalisais juste que c'était fini. C'est très con mais sacrément pas évident. Et que du coup j'allais recommencer tout à zéro, pour de vrai, encore. Et c'est pas plus mal de pas trop rester en France parce que sinon on se remet dans sa vie française et après je crois que pfouit c'est trop dur de repartir, mais en même temps je me sentais pas prête à déjà repartir loin, tout relaisser si vite, avec ou sans Grégoire le suspens restait entier, et recommencer from scratch quoi qu'il arrive. Mais l'un dans l'autre c'est peut être bien de rentrer pour justement commencer à tasser des choses, parce que enchainer cash là c'est grave éprouvant, j'ai laissé des repères mais pour en retrouver d'autres avant de repartir, et bref je crois que rien n'est facile et je sais pas la bonne solution, parce que repartir de France là j'en ai grave chié, mais je me dis que Melbourne/Buenos Aires j'aurais peut-être eu encore plus peur et me serais sentie encore plus petite. Donc petit mois en France, plein de choses, c'est passé très vite, très chouette, ça m'a quand même fait beaucoup beaucoup de bien, et puis départ plus vite que moi pour Buenos Aires...

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